La soupe au bouton

4 juin 2008

Dure, dure journée hier à la bourse. Lehman Brothers ne restera plus indépendante pour longtemps. Les marchés ont reçu cette douche froide. Un autre joyau de la finance américaine qui annonce des difficultés insurmontables. LB a besoin d’un partenaire intéressé à injecter un capital de 4 milliards. C’en était trop et le secteur financier a tiré l’indice Dow Jones vers le bas, glissant de 100 points. Lehman a ainsi fondu de 15%. Les subprimes affectent encore solidement les financières. Hier pour faire comprendre à un ami, la crise du papier commercial j’ai trouvé l’analogie parfaite: La soupe au bouton.

Dans les lectures de mon enfance, oncle PICSOU était un de mes favoris. Quel avare! Une chance que les neveux réussissaient régulièrement à lui infliger des leçons. Dans “la soupe au bouton” c’est Daisy, qui fait plié Oncle Picsou. Si vous vous rappelez bien, la cane s’invitent chez PICSOU et espère y rester pour le repas. Le vieil avare a un garde-manger digne d’un grand restaurant mais, feint l’indigence. Daisy ne s’en laisse pas démonté et propose SA soupe au bouton.

2 conditions qui ne coûtent pas un rond. Une marmite pleine d’eau bouillante et UN vulgaire bouton. À 2 ou à 4 trous, faites votre choix. On doit faire mijoter lentement et… comme par magie, il en résulte une délicieuse soupe. Le vieux PICSOU n’en revient pas et sa curiosité est piqué au vif. Évidemment ce serait meilleur avec un peu de sel et de poivre. Picsou acquiesce, trop curieux de voir le résultat. Daisy, renchérit, avec quelques fines herbes, son parfum sera plus subtil… Picsou s’empresse d’aller en cueillir.

Avec une fine manipulation toute féminine, elle lui fait ajouter des carottes, de l’oignon et même un bel os à moelle et j’en passe. La soupe devient onctueuse, invitante et consistante. Concoctée avec UN seul bouton! Comme il y en a beaucoup, pourquoi pas inviter tout le village pour la déguster. Après tout, elle n’a rien coûté!

PICSOU, personnifie la grande institution bancaire. Citigroup, BNP, Bradford & Bingley…nommez-les. Les jeunes loups de la finance ont jeté un petit bouton de Junk Credit dans la marmite des Hedge Funds et les banques ont puisé à chaque fois dans leurs précieuses réserves, des denrées plus consistantes afin de lier la soupe populaire. L’effet domino des produits dérivés a ajouté un temps de la consistance, mais l’origine reste la même: Un vulgaire bouton. Les banques s’aperçoivent maintenant que la soupe a vidé le garde-manger et que les invités, sont partis sans payer!

Vous n’auriez pas un croûton?

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Par Fabien Major

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