Suivre l’Amérique

20 juillet 2008

On observe depuis deux ans que les politiques Harper suivent les pots d’échappement des politiciens américains. Il a maintenant une belle occasion de leur sentir le derrière de près et de nous faire grandement plaisir.

En visite à Cap Canaveral, j’ai mis la main sur le USA today. J’ai pu y lire que les pressions du sénat américain ont eu raison de l’Union des Banques Suisses (UBS). Le secret bancaire n’est plus ce qu’il a déjà été ! Le sous-comité permanent d’enquêtes du Sénat a démontré qu’UBS utilisait le cryptage de données et des noms de codes pour camoufler l’identité de clients américains qui cachent des actifs au fisc.

Les manœuvres de cette institution (il y en a d’autres) ont permis à certains citoyens de soustraire à l’impôt des centaines de milliards. N’ayant plus le choix, UBS travaille avec les enquêteurs fiscaux pour identifier les 19 000 fiers Américains qui ne déclarent pas tout!

Cette collaboration extraordinaire fait suite à la dénonciation d’Heinrich Kieber, un ancien employé de banque du Liechtenstein qui a rendu public l’identité de milliers de clients de son ancien employeur. Sa liste comprend les noms de centaines de Canadiens et de milliers d’Américains, de français et d’Allemands. Archiviste à la banque, il avait la responsabilité de numériser « la paperasse » des fraudeurs fiscaux. Depuis 2006, il collaborait avec les autorités allemandes. Il a motivé ses gestes en disant “ne plus supporter” la magouille et la tricherie. Il a bien raison. Elles sont érigées en système.

Le Canada en est un des champions. Les paradis fiscaux existent, car il y a des clients. Nos grandes banques y ont élu domicile, car elles facilitent la vie des grandes familles et de leurs clients corporatifs. Elles ne sont pas seules. Les grands complices sont les notaires, comptables et avocats.

Un procès qui se déroule à Laval nous a donné cette semaine l’identité de quelques artisans de l’évasion fiscale déguisée en « stratégies ». Les noms des firmes Mendelsohn-Rosentzveig-Shacter et de Séguin-Racine sont venus aux oreilles du juge qui préside le procès de Bridge management. Ses représentants Sebastien Mecca et Frank Masrocola ont égaré des dizaines de millions de dollars que leurs clients voulaient camoufler dans les paradis fiscaux.
Monsieur Harper, pour une fois, on vous encourage à suivre vos copains américains. Obligez donc RBC, CIBC, BMO, TD, Scotia, NBC… à dévoiler l’identité de leurs clients offshore !

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Par Fabien Major

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