Une rente ou un poker?

19 février 2009

Dans l’univers des fonds communs, la destruction de valeur est phénoménale. Sur 3 ans et sur 5 ans, quasiment TOUS les fonds communs sont négatifs et des fonds qui perdent sur 10 ans, il y en a des centaines. Il est cependant difficile de faire pire que le Mavrix Croissance qui perd 18,6% par année depuis 1999!

Dans ce contexte, la popularité des polices de rentes variables de type «Revenu Plus» ne se dément pas, et elle n’est pas prête de se tarir. Lorsque des assureurs offrent une bonification de 5% par année sans retrait, c’est très alléchant. D’autant plus que les fonds qui réalisent une moyenne annuelle sur 10 ans supérieur à 5% sont rares comme les banquiers qui refusent leurs bonis (ça, c’est rare!)

Sur les 10 dernières années, parmi les 320 fonds équilibrés, seulement 34 (soit 10,6%) ont affiché un rendement positif annualisé de plus de 5%. Bref, ce n’est pas fort.

Que ce soit chez Manuvie, Transamerica, SSQ, Empire Vie, Industrielle-Alliance et Sunlife, les conditions des polices de rentes variables sont à peu près semblables. Une compagnie d’assurance fait cavalier seule: Desjardins Sécurité Financière. Son boni n’est pas de 5% comme les autres, mais de 7%.

L’étonnement fait même place au doute lorsque que l’on sait que le taux de la banque du Canada est de 1%, le taux privilégié de la plupart des banques est de 3% et que le taux de l’épargne à terme de Desjardins sur 10 ans est de 2,6%. Comment peux-t’on alors offrir du 7%?

vieuxD’abord, sachez que le 5% des assureurs ou le 7% de Desjardins est un boni «virtuel» dans le but de créer une rente au moment de la retraite. On comparera la valeur marchande réalisée par les portefeuilles de fonds à la valeur «bonifiée». Si la valeur marchande est supérieure, l’assureur n’aura pas à compenser et les frais supplémentaires auront gonflé ses bénéfices. Si au contraire, le marché a l’air de ce qui a l’air aujourd’hui, l’assureur puise dans ses réserves et démarre la rente de l’investisseur avec la valeur ajoutée des bonis garantis. Si les autres assureurs permettent d’accumuler ces bonis pendant 15 ou même 20 ans, Desjardins les limite à 10 ans. Aussi, la période des retraits minimum garantis (équivalente au taux des bonis) y est limitée à 15 ans, tandis que dans l’industrie, elle est maintenant de 20 ans ou viagère!

Mais, voilà les investisseurs soulèvent les sourcils à la lecture du cahier de renseignement et les termes du contrat d’Hélios. Si ce genre de contrat est populaire, c’est bien à cause des garanties en cas de décès ou à l’échéance. À ce sujet, à la page 22, un avis bien clair précise que «La valeur du contrat n’est pas garantie… et que la compagnie se réserve le droit, à son entière discrétion d’ajouter, de changer ou de clore une garantie principale existante, et ce, sur simple avis». Finalement, est-ce qu’il y a une garantie?

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Par Fabien Major

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