Where is my money?

12 juillet 2009

Comme je l’écrivais hier, Earl Jones n’était pas un professionnel de la finance, mais un vulgaire imposteur. Il y a seulement 4 professions qui permettent de conseiller et d’offrir des produits financiers.

Il y les planificateurs financiers, qui sont les architectes des plans de retraite, de transfert de propriété d’une entreprise ou des successions.

Les conseillers en valeurs ou plein exercice sont ceux que l’ancienne CVMQ nommait «conseiller en placement». Ils oeuvrent dans les firmes de valeurs mobilières et sont autorisés à vendre des actions et produits boursiers.

Les représentants en épargne collective sont les spécialistes en fonds communs de placement. Et enfin, il y a les conseillers en sécurité financière qui sont aptes à offrir les produits de placement garantis par les assureurs et à voir à la protection du patrimoine.

Ces titres professionnels sont bien encadrés et réglementés par l’AMF. Ils doivent faire chaque année des dizaines d’heures de formation continue, simplement pour conserver leur permis. Cette mise à jour de leurs compétences est primordiale. Moins connue du public, mais combien importante: l’assurance responsabilité est obligatoire pour ces conseillers. Chaque individu qui exerce au Québec dans le domaine du conseil financier doit être solvable et assuré en fonction de son actif sous administration. D’ordinaire les conseillers sont couverts pour 2 millions de dollars en cas d’erreurs ou d’omission.

Pourquoi il y a encore des centaines de personnes qui prennent le risque et qui font affaire avec quelqu’un qui donne des conseils en dehors des contrôles? On m’a dit que l’appât du gain expliquerait encore ce scandale. En quelques mois, Jones faisait doubler l’actif de ces victimes… sur papier! Pour vous montrer que Jones avait toute la confiance et la latitude nécessaire, il avait des résolutions chez les notaires de ses clients, qui lui permettait au besoin, de refinancer leur hypothèque et d’administrer l’argent à sa guise! Un site Internet a été conçu par une des victimes qui souhaitent y déposer les nouvelles sur Jones, au fur et à mesure que la situation évolue.

Autre phénomène non négligeable, chez les Anglos âgés du Québec, on a pas trop confiance dans le système et les institutions provinciales. Dans un blogue du journal The Gazette, Anglo Jim se moque de ses compatriotes qui lèvent le nez sur tout ce qui est francophone. Dès qu’une banque ou compagnie de finance a une consonance française ou pire que ces conseillers parlent avec un accent, on devient très réticent.

On préfère donc faire avec des micro-entreprises… anglophones. Quitte à ce que ce soit avec des gens hors du circuit, sans permis, MAIS qui parlent la langue de Shakespeare!

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Par Fabien Major

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