U, V, W ou L?

21 septembre 2009

Au moment où les politiciens sonnent la fin de la récession, les disciples du W jouent les troubles-fêtes. Et s’ils avaient raison?

Au-delà des éternels pessimistes, gérants d’estrade économique ou chroniqueur blasé de petite presse, heureux de terroriser les petits vieux… il y a ceux qui nous dévoilent des faits et qui ont vu juste plus d’une fois.

Le « U » est la forme que prend habituellement une récession. L’économie décélère et touche doucement son creux. Elle repart docilement puis, la croissance s’accentue. Une récession en «V», c’est la fin joyeuse des films de Disney. Le gros malheur survient d’un coup, on atteint le fond du baril, on pleure et puis… l’économie rebondit comme comme une fusée.

Le scénario de la crise en «W», c’est le grand méchant loup. Comme le centre de la lettre W, la reprise est temporaire et cache, un retour prolongé en enfer. Les disciples du W, montent le ton et je crois franchement que les points qu’ils soulèvent ont du sens. Rogers, Roubini et White sont des observateurs crédibles.

En général, on remarque que notre système financier n’a rien retenu de l’épreuve et retombe dans ses vieux souliers qui consiste à abuser et tromper le public pour mieux le saigner à coups de bonus et de commissions démesurés. Les produits financiers dérivés ou synthétiques gonflent les risques et créent de nouvelles bulles spéculatives. Mais, il y a davantage.

Jim Rogers croit que «Les Etats-Unis flirtent avec l’idée de recourir au protectionnisme. Et ils ne sont pas les seuls, en Asie aussi on y pense de plus en plus. Si cela se vérifie, nous assisterons à une crise monétaire à l’échelle mondiale»

Nouriel Roubini considère également que le cadavre a beau sursauter, ses signes vitaux n’augurent rien de bon. Le cocktail médicamenteux des banques centrales causera des effets secondaires économiques dévastateurs. Face à l’endettement, les gouvernements n’auront d’autres choix que de hausser les impôts. La stagflation aura alors un terreau bien fertile. En d’autres termes, nous hériterons d’une croissance économique faible ou nulle et d’une forte inflation. Et, bienvenue le chômage à deux chiffres! Ça, c’est aussi une promesse de l’OCDE.

En 2003, William White avait prévenu le patron de la Fed. Les irrationnels dominaient les places financières. Notre croissance à crédit allait éclater tôt ou tard. Ce fut un peu tard, mais plus fort. White est de ceux qui croit maintenant que la reprise repose sur des bases «subventionnées» donc artificielles. Les gouvernements ont été poussés à leurs limites. L’endettement gouvernemental peut engendrer des maux sournois. Après la poussée de croissance des dépenses, les consommateurs ne seront pas prêts à prendre le relais et on retombera en récession… plus sévère. Ensuite, le scénario en «L», n’est pas exclu. Après le saut de l’ange, on restera ainsi aplatie au plancher pour une période prolongée. Un trait continu ______________ comme sur un «ÉCONOcardiogramme japonais.

Récession en U, V, W ou L… quoiqu’en dise Bernanke, ce n’est pas terminé.

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Par Fabien Major

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