Quand le savoir rapporte…ailleurs

10 octobre 2009

Avec les tsunamis financiers des derniers 24 mois, comment profiter de la situation tout en gardant une marge de sécurité? La recherche d’idées exclusives est la solution. Petite phrase qui semble très difficile à expliquer, mais essayons. Dans notre environnement saturé d’informations, où on n’a jamais entendu autant de pseudo-experts se prononcer sur les marchés financiers, il est de plus en plus difficile de se faire un point de vue original sur un titre.

C’est ici que l’humain entre en jeu. L’expérience, le jugement, l’intuition et la connaissance font la différence. L’information brute existe pour tous. Ce qu’on en fait appartient à chacun. Au cours des 25 dernières années, c’était le modus operantis de TRIMARK. Mieux placé, pour performer. Vous vous souvenez c’était le slogan en 1995!

Bill Kanko et Richard Jenkins ont géré des dizaines de milliards pour AIM-Trimark. Ils ont su développer cette approche originale qui vise à dégager une opinion différente du consensus du marché. En 25 ans, ce savoir a rapporté des gains supérieurs aux porteurs de parts des fonds AIM et Trimark, tant au Canada qu’à l’international. Depuis que la Britannique Invesco a mis la main sur AIM-Trimark en 2000. On peut dire que quelque chose cloche. Les départs, les réorientations et retraites se multiplient. Encore en 2009, Bruce Harrop et Judith Adams ont quitté le navire.

Le duo Kanko et Jenkins a choisi de créer sa propre boîte, Black Creek Investments.

La division de placement de l’assureur Hartford Life, Hartford Investments a saisi l’occasion de faire un partenariat avec eux. Les conséquences de ses départs pour les porteurs de parts sont éloquentes. Ainsi, 100 000$ investi dans le fonds Trimark en juin 2006 valent moins de 84 000$ aujourd’hui. Mais, si au même moment vous aviez suivi Kanko, vous auriez 22% de plus soit près de 103 000$. Le même résultat s’applique au fonds Trimark Mondial équilibré. 100 000 investi en janvier 2007, vaut aujourd’hui 74 000$.

En suivant son maître à penser Richard Jenkins, l’investisseur aura presque retrouvé ses billes avec 94 000$. Une valeur ajoutée de 27%!

On croit comprendre qu’Invesco a imposé une culture qui s’est butée aux valeurs fondamentales de ses gestionnaires d’élite. Car le cas Kanko etJenkins n’est pas unique. Tye Bousada, Geoff Mc Donald, Patrick Farmer sont allé rejoindre Robert Krembil, le co-fondateur de Trimark. Ils ont crée Cymbria qui gère maintenant avec brio les fonds Edgepoint. Jamais, ils n’auraient pu démarrer leurs entreprises à un meilleur moment: novembre 2008. En 11 mois, on peut dire que les élèves de Kanko et Krembil livrent la marchandise.

Bien que les résultats n’ont pas encore une année complète, les rebonds affichés sont saisissants. Par exemple, depuis sa création l’an dernier, le fonds EdgePoint Global s’est enrichi de 44%.

Ce matin, j’ai eu le privilège de m’entretenir durant une vingtaine de minutes avec le gestionnaire étoile Tye Bousada. Dans un excellent français, héritage de ses amitiés d’enfance de Cowansville, il m’a confié son enthousiasme et raconté la petite histoire d’Edgepoint.

Dès janvier, leurs 4 fonds seront proposés aux Québécois. Toute la documentation est à la traduction. Ce qu’il faut retenir d’Edgepoint se résume à la méthode de placement et à la méthode de service propre au pionnier Robert Krembil. Il y a 70 000 conseillers au Canada. Ils souhaitent travailler étroitement avec 1 ou 2% de l’industrie. Ils se différencient déjà de leurs pairs en chargeant des ratios de frais de gestion très raisonnables. 1,7% pour le mandat équilibré, 1,8% pour le mandat canadien et 2,15% pour l’international. S’adressant surtout à des conseillers de carrière expérimentés et plus analytiques que la moyenne, ils ont déterminé qu’il n’y aurait que des fonds sans frais de rachat, à frais réduits et de série F, pour ceux qui facturent leurs honoraires-conseils.

L’investissement minimum est élevé chez Edgepoint. On a besoin de 15 000$. Pourquoi autant? Pour réduire les frais, on pense qu’il n’y a pas de petite économie. Il en coûte 15$ pour maintenir un compte opérationnel. Avec seulement 1000$ dedans, ça représente tout de même 1,5% de frais. Avec 15 000$, on a maintenant une fraction. Monsieur Bousada est enchanté de l’accueil chaleureux que lui témoignent chaque jour les nombreux conseillers qui gonflent les actifs. Après 11 mois d’activité, durant une crise historique, ils ont déjà atteint les 400 millions $ sous gestion.

L’embauche de l’équipe du Québec est en voie de se compléter et pour leurs REER 2009-2010, tous les Canadiens pourront profiter du savoir-faire des gestionnaires Bousada-McDonald. Juste pour tourner un peu le fer dans la plaie de ceux qui sont demeurés chez Invesco-Trimark… Si vous aviez placé 100 000$ dans le fonds Trimark à la fin novembre 2008, vous auriez aujourd’hui 104 650$. Si à la place, vous aviez suivi les as marqueurs Bousada-Mac Donald chez Edgepoint dans le fond mondial, votre solde serait aujourd’hui de…. 128 070$.

En discutant avec monsieur Bousada j’ai senti un enthousiaste très communicateur, mais derrière chaque élément de différenciation de sa firme, j’en ai déduit qu’il avait retrouvé ce qui manquait chez son ancien employeur.  Il souhaite établir un partenariat très étroit avec les conseillers et investisseurs. La communication est la pierre angulaire d’EdgePoint. À la question toute simple, pourquoi avoir quitté une organisation internationale de premier plan durant une crise financièremajeure et vous lancer dans une entreprise naissante des plus risquées?

Il m’a répondu: «Tout ce que je peux dire à ce sujet, c’est que l’entreprise à laquelle je me suis joint en 1999 n’était plus du tout la même au moment de mon départ en 2008».

Pour ma part, je choisis les humains. En tant que conseiller indépendant, la bannière a beaucoup d’importance mais la culture d’entreprise, le savoir-faire et la rétention des talents m’importent davantage. Les cas de Black Creek et d’EdgePoint démontrent encore une fois que la connaissance, l’intuition et le bagage professionnel des individus produisent les résultats. Pensez à un grand restaurant. Si la direction perd son chef cuisinier… et touts ses apprentis les uns après les autres… Il y a de la saveur et de la VALEUR qui vont se perdre! Une fois les grands chefs et leurs idées ailleurs, les ustensiles et casseroles qui restent dans la cuisine ne peuvent pas prendre la relève!

Il est vrai que les cimetières sont remplis d’irremplaçables. Mais les créateurs, les leaders, les innovateurs sont des êtres d’exception. Quand on a l’humilité de les reconnaître, il faut leur faire de la place!

Voyez l’entrevue qu’a accordé Ty Bousada à Jonathan Chevreau du Financial Post, à l’aude du premier anniversaire d’EdgePoint.

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Par Fabien Major

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