Les acheteurs de fonds Indiciels perdent leurs chemises

6 mai 2010

On aura beau «payer» les investisseurs, ils obtiendront toujours des rendements désastreux à long terme. Preuve est faite que les acheteurs de fonds négociés en bourse ne battent pas les indices. Pire, ils font moins bien que plusieurs fonds communs bas de gamme. Ce constat ne vient pas de prétentieux ou de conseillers en manque de clients, mais de John C. Bogle, fondateur du groupe de fonds indiciels Vanguard. Un géant américain qui administre 1,3 billion de dollars. Si on peut rattacher la paternité de l’investissement indiciel, c’est bien à monsieur Bogle.

Regardons d’abord tout le marché. La récente étude de Dalbar montre que sur une période de 20 ans, le S&P 500 a produit un rendement de 8,35% par an. Au même moment, les investisseurs américains n’ont récolté que 1,87% annuellement!!! Ainsi, s’ils avaient placé 100 000 en 1989, ils n’ont obtenu que 42 000$ en plus value. Un résultat inférieur à l’inflation. S’ils avaient réussi à avoir le rendement du S&P 500, la cagnotte se serait engraissée de 217 000$.

On a cru trop longtemps que toute la différence réside dans les faramineux frais de toutes sortes des fonds et de firmes de courtage. Maintenant que des millions d’épargnants ont accès à des produits financiers à coût dérisoire… les rendements devraient s’apprécier. Comparons donc maintenant les rendements des indices avec les rendements des détenteurs de fonds indiciels. Le vétéran Bogle a analysé les résultats des 5 dernières années de 79 fonds négociés en bourse dans une variété de catégories.

Des 79 secteurs, il a comparé les rendements avec les gains obtenus par les acheteurs de ces fonds. Le constat est on ne peut plus clair. Sur les 79 fonds négociés en bourse, 68 ont des investisseurs qui obtiennent des résultats nettement inférieurs. Ils annulent littéralement tout l’avantage en frais et davantage. Les différences s’observent dans des marges significatives. Même si la moyenne de rendement annualisé des FNB est de 6% les clients eux se plument en moyenne de 12% par année. Un canyon de 18%. Vous me suivez? Les fonds indiciels rapportent 6% par année, mais les détenteurs RECULENT de -12!

C’est quoi le problème?

La majorité vend et achète au mauvais moment. Ils vendent sous la panique et achètent dans les périodes d’euphorie. Le comportement des investisseurs démontre que l’industrie des fonds indiciels a fourni un révolver chargé à des gamins. Ils font se qu’ils veulent quand ils le veulent sans retenu ni logique. Débarrassés des frais de courtage élevé, frais de sortie ou sermons de conseillers, ils sont libres comme l’air et peuvent autant écouter les savants conseils du beau-frère que ceux de «Mad Money» et du clown à Carignan. Chacun a sa théorie pour synchroniser le marché et personne n’y parvient.

Lorsqu’il a débuté sa carrière, Bogle livrait le courrier dans une firme de courtage. Un commis vétéran lui a soufflé à l’oreille: «Dans le monde de l’investissement, ce que tu dois savoir est simple: personne ne sait rien!» Bogle a compris qu’il n’y a pas de tuyau ni d’astuce pour faire de l’argent à long terme. Rester investi est suffisant. Il est un des rares à le comprendre.

Non la jungle financière, ce n’est pas facile. Même en y passant pas mal de temps, ce n’est pas un job à temps partiel. Si négocier activement, analyser et faire des plans financiers ce n’est pas votre occupation principale… méfiez-vous de vous même.

Bogle ne le dit pas tout haut car il gagne sa vie avec les fonds indiciels, mais les investisseurs qui ont un conseiller ont de meilleurs résultats. Cela a très peu rapport avec les produits financiers utilisés. Les rendement ne sont pas supérieurs parce que les conseillers sont tous plus intelligents ou très habiles, mais souvent ils répètent et insistent pour que leurs clients restent investis durant les crises. Les bons réussissent même à en convaincre d’acheter dans les creux. Finalement, ils parviennent à faire comprendre à l’investisseur que les décisions financières sont une affaire de logique et  non d’émotions. Suivre le troupeau durant un incendie est la pire chose à faire.

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Par Fabien Major

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