Certaines financières sont comme des grosses vaches…

…qui regardent passer le train en ruminant! Oui mon titre est provocateur, mais j’en suis encore estomaqué! Mes conférences Finance 2.0  du printemps se sont conclues hier à Québec. En compagnie de Jean-Francois St-Pierre et de Francois Levasseur de Kronos, nous avons tenté de sensibiliser les professionnels des services financiers, hypothèques, planification financière, banques, immobiliers, droits, … que leur présence est requise sur le WEB et rapidement. Oui les oreilles sont attentives et les yeux fascinés… mais je sens aussi du découragement chez quelques-uns.

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À Québec aussi, j’observe que ces spécialistes négligent les médias sociaux et vont se faire manger la laine directement sur le dos. Leurs gros clients, des prospects de taille, des amis et des fournisseurs internationaux sont déjà actifs sur Twitter, Linked, Facebook… ou ont un blogue d’affaires. Mais pour beaucoup, l’effort de comprendre un nouvel environnement sans frontière est trop exigeant. Chaque changement ou remise en question devient une source de stress et d’inquiétude… Alors, beaucoup vont feindre d’ignorer… et laisser la place à ceux qui ont saisi que nous vivons une révolution profonde des sources d’informations et de références sociales.

À la période de questions, un directeur d’agence d’assurance m’a demandé «Comment peut-on marier conformité et médias sociaux?». On s’entend pour dire qu’on ne peut «blaster» ses concurrents sur Facebook ou promettre des miracles à ses clients comme un vulgaire «peddler ». En échangeant, je me suis aperçu qu’il ne parlait pas de la conformité de sa profession, supervisée par l’Autorité des Marchés Financiers. Et c’est là qu’il m’a fait bondir.

Non, le monsieur parlait de SON département de «conformité interne» relié au département de communications. En fait, certaines financières sont des véritables «CONTROL FREAKS» et imposent une approbation par écrit obligatoire si on envoie un message électronique à plus de 2 personnes. OUF! On part de loin. Ce genre d’organisation (qui sont pour la plupart de grandes banques ou des géants de l’assurance) ne peut pas espérer pouvoir engendrer du personnel créatif et innovateur. En étouffant ainsi dans l’oeuf les idées nouvelles ou en restreignant la propagation d’opinions et de concepts originaux, on empêche TOUTE l’organisation de progresser.

Si les grandes sociétés craignent autant ou tardent à implanter un code d’utilisation des médias sociaux... c’est principalement parce que le terme «SOCIAL» les effraie. Un employé sociable qui échange, partage et émet des opinions est quelqu’un d’unique. Oui, on dit parfois des grossièretés et on fait des erreurs, et puis? En raffinant son point de vue et en exploitant sa créativité, on devient INDISPENSABLE. La grande entreprise et ses processus d’affaires est très embêtée devant les originaux, surtout les indispensables. ON a plutôt le réflexe de les classer comme des «insubordonnés». Mêmes les bonus et augmentations de salaire finissent par lasser les innovateurs. Ils vont préférer la liberté d’expression à la pensée unique dite «corporative». Ironiquement, lorsqu’il est minuit et cinq, bien des sociétés font appel à des consultants externes qui vont venir leur répéter  (à vils tarifs) ce que des employés visionnaires disaient depuis des années. Mais ça ne comptait pas, parce que ça venait de l’interne!!!!

Oui, les médias sociaux mettent du sable dans l’engrenage des moyennes et grandes entreprises. Celles-ci n’embarquent pas tout de suite dans le train, car le choix est difficile. Permettre à des employés d’avoir «une personnalité»? Voyons donc! Un plan pour qu’on se retrouve avec des irremplaçables! Ou bien, interdire toutes communications sur les blogues, forums, Facebook, Twitter et Linkedin… et manquer des opportunités d’affaires très lucratives… qui feront l’affaire du concurrent ouvert d’esprit! Oui, tout choix engendre un coût de renonciation!

Allez Télécino, fais-nous voir un petit bout de film pour les tinamis des grosses corpos qui ruminent en regardant le TGV…