La vérité sur le buy and hold

20 octobre 2010

Utopique, l’éternel combat entre le taureau et l’ours

D’un côté, les baissiers, représentés par l’ours, qui attaque de haut en bas. De l’autre, le taureau, l’effigie des haussiers, qui fonce, tout allure, pour attaquer de bas en haut. Deux camps qui s’obstinent au quotidien, qui se battent bec et ongle contre l’adversaire, convaincu d’avoir raison.  Pourtant, les données économiques en présence sont les mêmes; seule l’interprétation diffère.

À la Bourse, c’est Bull VS Bear.

Cette polémique quotidienne ne m’effleure pas. Je suis un investisseur sur le long terme. Et si c’était la seule avenue valable pour faire prospérer un portefeuille?

Le rebond boursier semble vouloir perdurer. Tous les prophètes de malheur y vont néanmoins de leurs plus sombres prédictions. Certains plus modérés disent que «la bourse est montée trop rapidement.»  D’autres parlent déjà de «bulles spéculatives», faisant ainsi référence à la hausse du cours de certaines commodités et de l’impact majeur de la Chine sur celles-ci.

Et puis? À quoi bon tenter de prédire l’avenir? Qui peut prétendre assurément que la panique s’installera de nouveau?  Lors de la descente aux enfers du mois de mars 2009, plusieurs investisseurs sérieux en ont profité pour faire le plein d’aubaines. Leur retour sur investissement est présentement mirobolant. Pourtant, les indices boursiers sont encore loin de leur sommet historique. Une correction dans un marché haussier est une normalité, et la preuve sans équivoque de la constante méfiance des investisseurs. Cette certaine retenue éloigne la spéculation, et confirme qu’un marché ne se déplace jamais en ligne droite.

Les derniers mois furent d’excellents professeurs. Vendre ses titres lorsque la tourmente s’installe et que les fluctuations journalières sont importantes est une erreur monumentale, sachant que le vigoureux rebond qui suit s’avère souvent être plus rapide qu’anticipé.

Le fait de conserver ses actions sur un horizon de plusieurs années ne veut pas nécessairement dire d’être inactif. Ou paresseux. Il faut poursuivre l’étude de «ses» entreprises, s’assurer que nos scénarios initiaux demeurent valides et rester à la fine pointe de l’actualité pour comprendre tous les enjeux qui influencent notre portefeuille boursier.

Un titre de qualité, acheté judicieusement, souffrira d’une panique boursière comme tous ses autres semblables. À la seule différence qu’il finira toujours par se relever.

En 1973, Warren Buffett a profité de la déprime boursière pour acheter 9,7 millions de dollars d’actions du Washington Post. Cet investissement valait 999 millions de dollars à la fin de 1998, soit 25 ans plus tard. Bien évidemment, durant tout ce laps de temps, les Bull et les Bears ont eu, à tour de rôle, raison, à quelques reprises et sur de courtes périodes.

Ça n’a pas empêché certains investisseurs de multiplier leur argent par 10, et les meilleurs d’entre eux, par 100.

DOMINIQUE LAMY

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