Le pouvoir économique bascule vers les pays émergents

Voici mon premier billet économique en direct de New York .
D’entrée de jeu, je crois que nous devrions modifier l’appellation « émergents » pour qualifier les marchés du Brésil, de la Russie, de l’Inde et de la Chine. Il serait plus approprié de parler maintenant de marchés « émergés ».

Parmi les nombreuses présentations auxquelles j’ai assisté au Time Warner Center, je retiens celle de Kevin Headland parmi les plus convaincantes. Le directeur principal du Groupe conseil et d’information sur les placements de Gestion d’Actifs Manuvie a secoué radicalement notre perception des marchés émergents. A coups de statistiques et d’exemples imagés, il a démontré que la balance du pouvoir économique glisse de jour en jour hors des États-Unis.

• Le plus haut gratte-ciel du monde est à Dubaï
• L’homme le plus riche du monde est Mexicain
• La plus grosse raffinerie au monde est en Inde
• Le plus gros avion est produit en Russie et en Ukraine
• La Mecque des casinos est maintenant à Macao
• On produit maintenant davantage de films à « Bollywood » qu’à Hollywood
• Les plus grandes usines sont toutes en Chine

Alors qu’au Canada, l’âge moyen est de 40 ans, il est de 26 ans en Inde. La classe moyenne émerge au même rythme que l’économie. D’ici 2020, le PIB mondial aura radicalement changé. 61% de la richesse proviendra des marchés émergents contre 15% pour les États-Unis. Mais, ces nouvelles ne sont pas nécessairement négatives pour le Canada.
À mesure que la consommation augmente dans ces marchés, la demande pour l’aluminium, le cuivre, le nickel et le fer s’accentue.

En observant l’accroissement de la consommation énergétique, on comprend que les défis seront nombreux. Depuis 1971, la demande en énergie s’est accrue de 218% en Chine. Au même moment, elle a prit 25% au Canada et … 1% au États-Unis.

Enfin, qui dit classe moyenne dit BOEUF! La consommation de protéine de source animale est fortement corrélée avec l’enrichissement des familles. Au cours des 30 dernières années, les Chinois ont augmenté leur consommation de boeuf de 400%. Comme il faut 8 livres de maïs pour produire une livre de boeuf, les défis agroalimentaires sont colossaux.