Krugman et Buffett ridiculisent Standard & Poor’s

8 août 2011

La décote américaine est plus symbolique qu’autre chose. Oui, ça fait mal à l’estime et à l’orgueil démesuré des Américains mais ce n’est pas la fin du monde. Pas encore. Du AA+ c’est tout de même EXCELLENT comme note. Si cela risque de faire mal à long terme, c’est plutôt à Standard & Poors. Déjà égratigné par son rôle de premier plan dans la crise financière, S&P a bien plus à perdre. Surtout si les autres agences, Moody’s et Fitch maintiennent l’évaluation américaine au sommet.

Comme Paul Krugman, je crois qu’il est permis de tirer sur le messager quand celui-ci a déjà évalué à des centaines de reprises les papiers commerciaux toxiques (subprimes) comme étant de qualité supérieure. Suite à l’effondrement des marchés de 2008-2009 on a bien compris que les agences de notations ont toutes péché par laxisme voir opportunisme. Sans grands remises en question ou nettoyage de fond, que ces mêmes «directeurs de casting» se prononcent sur la solidité d’une nation est certainement discutable.

Il est aussi très particulier que la première raison invoquée pour décoter les États-Unis se situe au niveau de la dette et …. qu’après qu’on eu fait remarqué une erreur (reconnue) de 2000 milliards dans les estimés de S&P, la première raison est devenue le risque politique. Ça ne fait pas très sérieux.

Le volubile Warren Buffett (qui s’amuse comme un gamin durant les corrections et krachs boursiers) considère que rien n’a changé et les États-Unis sont toujours triple A et mérite même 4 A!

Selon le milliardaire, S& P erre littéralement en abaissant la note américaine et change plutôt l’opinion qu’il a de Standard and Poors. Son Holding Berkshire Hathaway détient près de 50 milliards en liquide dont la majorité en bons du trésor américain. Buffett n’a nullement l’intention de placer cet argent ailleurs!

Rappelons que Berkshire Hathaway est le plus important actionnaire de Moody’s. Un concurrent direct de S&P. Malgré les apparences, il pourra être difficile de coincer Buffett à ce sujet. La démonstration a été faite que les vases ne sont pas communicants. En 2009, Moody,s n’a pas hésité à décoter de deux crans la note de Berkshire Hathaway. Au grand dam de son actionnaire vedette.

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Par Fabien Major

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