Américaines amincies et séduisantes

7 septembre 2011

Souvent des clients me disent qu’ils souhaitent investir partout SAUF aux États-Unis.

-Mais c’est quoi l’idée?

-Parce que ça va mal, Fabien! Tu ne lis pas les journaux. Ils ont une dette colossale, un chômage record…

Oui, le gouvernement américain est dans le pétrin, mais il ne faut pas confondre L’administration gouvernementale ET les entreprises américaines. Même si Standard & Poors abaisse la perspective de «stable» à «négative», lorsqu’on investit dans des sociétés américaines, on n’investit pas dans le gouvernement Obama ou dans le parti démocrate. La régie interne d’un pays n’a parfois rien à voir avec la santé de ses sociétés.

Il est maintenant évident qu’investir au Canada commence à être plus risqué que de le faire aux États-Unis. On peut même affirmer que cette année, les sociétés canadiennes de l’indice élargi S&P/TSX sont 34% plus cher que chez nos voisins du sud. À 20 fois les bénéfices par actions, nos compagnies ne sont plus des aubaines. Depuis 2003 notre indice boursier bat solidement le S&P500, mais ce n’est pas une raison pour en faire des extrapolations. Rien de sérieux n’indique que la bourse canadienne va encore longtemps surpasser les autres.

Vedettes internationales

Les sociétés multinationales les plus prospères sont ENCORE basées aux États-Unis, mais obtiennent leurs revenus à 60% (et même davantage) des filiales et ventes à l’échelle mondiale. Ces rabais formidables combinés à la force de notre devise réduisent sérieusement les risques et augmentent les chances de gains.

34 sur 34 des analystes suivis par Russel investments affirment pour la première fois en 5 ans qu’on ne trouve guère d’actions abordables au Canada. ll en va autrement dans la république de Barak. On y décèle des milliers de moyennes et grandes sociétés devenues soudainement très sexy! Elles sont profitables, ont peu ou pas de dettes et affichent des ratios de cours bénéfices anticipés de lendemain d’Apocalypse! Cablevision System Corp (CVC c/b: 13,7), Universal Electronics (UEI c/b: 11), General Motors (GM c/b: 5,8), Tyco (TYC c/b 14,4),  le cabinet comptable CBIZ inc (CBZ c/b: 10,8), Duff &Phelps (DUF c/b: 14,5)… en sont des exemples.

Attention, tout n’est pas lisse et uniforme. Bien qu’on observe que les secteurs de l’immobilier, matériaux de base et des technologies soient déjà surévalués. L’indicateur «Market Fair Value» de Morningstar permet d’observer que les services financiers et de communications recèlent encore pas mal de titres abordables.

Si les gestionnaires institutionnels et de fortune canadiens achètent massivement des actions américaines, vous aussi pouvez profiter de cette formidable occasion temporaire.

De bons fonds communs américains de style valeur ou ciblant la croissance des bénéfices parviennent à réaliser des prouesses. Les fonds Dynamique Power et Valeur américains des gestionnaires Noah Blackstein et David Fingold défient solidement les indices les plus lucratifs. Mon préféré est sans doute le fonds américain de Larry Sarbit chez IA Clarington. Ce chasseur d’aubaines se concentre sur une vingtaine de titres à la fois et attend ses prix cibles avec une patience légendaire. Il n’hésite pas à faire croître son encaisse à des niveaux surréalistes. Il déteste perdre, ne serait-ce qu’un dollar. En 2010, cette approche a fait faire à ses porteurs de parts un gain de 36,6% comparativement à 9,4% pour l’indice S&P500.

Pour ceux qui préfèrent l’approche FNB, chez BMO on trouve le ZUE. Il est conçu  pour suivre l’indice Dow Jones, mais AVEC une couverture contre l’effet de change de la devise. Une petite protection qui peut valoir une fortune si notre huard continue de bouffer de l’aigle au déjeuner!

Sois belle et …riche!

L’industrie de la beauté est de plus en plus séduisante. La société Ulta Salon Cosmetics (ULTA) possède maintenant 390 boutiques et a vu ses profits bondir de 68% en 12 mois. La chaîne a de quoi séduire autant les hommes que les femmes. Maquillage, soins de la peau et des cheveux, produits de bains, parfums…etc. Et les  grandes marques s’y retrouvent toutes: Alfred Sung, Beyoncé, Elizabeth Arden, Burberry, Dior, Armani, Jean-Paul Gaultier…Le désir des babyboomers de paraître plus jeune n’est pas étranger à ce succès. Suivant la même logique, Estée Lauder (EL) est aussi un titre attrayant. Bien que moins profitable, EL s’échange à 25 fois les bénéfices anticipés contre 31 fois pour ULTA. Qui sera la plus belle?

 

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Par Fabien Major

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