Mon oeil le dragon!

20 avril 2012
Image: Radio-Canada

Ça y est nous avons maintenant, nous aussi notre version de Dragon’ Den. Paul Houde anime avec brio la version québécoise qui, n’en doutons pas sera aussi populaire que la version originale et ses multiples clones.

Pour ceux qui n’ont pas regardé la première lundi dernier à la SRC, voici le concept. Des entrepreneurs québécois viennent présenter de nouvelles idées et inventions à cinq multimillionnaires, qu’on appelle les « dragons ». Ils doivent réussir à convaincre ceux-ci d’investir en solo ou en groupe dans leur projet. Si aucun dragon n’est prêt à investir, l’entrepreneur échoue. Au contraire s’il séduit, il pourra obtenir un financement salutaire.

Image: Radio-Canada

L’adaptation est parfaite et que dire du casting… Wow! Tout y est. La finesse, la classe, la robustesse, la séduction, et même l’arrogance crasse! Revoyez l’émission du 16 avril et regardez la face de carême de Danièle Henkel lorsque Dany Vachon doute de ses capacités de distribution! Parce qu’il ne faut pas se faire de cachette, avec le succès certains dragons ont la grosse tête. Et c’est justement où on s’aperçoit que c’est «juste de la télé»!

D’évidence, Gaétan Frigon, Dany Vachon, Danièle Henkel, Normand Legault et François Lambert s’amusent dans cette parodie d’un board d’anges financiers. Parce qu’il faut bien le dire, c’est gros et plein de clichés. Les producteurs retiennent des projets farfelus, tissés de fils blancs,  des pelleteurs de nuages, mais aussi des ingénieux et des passionnés. Cette diversité de projets et de participants rend l’émission accrocheuse.

L’attitude des dragons est aussi déterminante. Dans le rôle du fendant de service, Dany Vachon est parfait. Danièle Henkel est excellente en bonne fée marraine. François Lambert est le petit «wise» de la gang. Quant à Gaétan Frigon et Normand Legault, on rêve tous de les avoir comme mentor.

En regardant la première, je me suis surpris à avoir une pensée que les participants n’ont pas l’air d’avoir souvent en tête. Dans la vraie vie, on peut CHOISIR son ou ses associés. Ce n’est pas certain que leur entreprise va se terminer ou rejaillir avec l’émission. Pour ma part, le bagage et l’attitude du dragon intéressé par mon projet changeraient ÉNORMÉMENT la donne. Et ainsi, la portion que je serais prêt à céder de mon entreprise.

Céder 20% de ma compagnie, mais recevoir 100 000$ d’un prétentieux qui va traiter mon projet comme une babiole de Dollarama, non merci! Je préférerais de loin, offrir 40%  pour la même somme à un dragon qui n’est pas éparpillé dans 200 projets et qui consacrera RÉELLEMENT du temps et des efforts. Je me passerais bien d’un dragon sans feu sacré, d’un investisseur de parure!

«Dans l’oeil du dragon» n’est qu’un divertissement, ne l’oublions pas. Dans la réalité, la plus grande richesse est le capital humain. Ça, ça se monnaye des deux côtés. On dit que les dragons investissent leur argent personnel. J’ai hâte d’entendre les histoires des participants dans deux ou trois ans. Nous saurons alors, si les dragons sont en fait des anges, des renards ou des requins!

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Par Fabien Major

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