Et si la crise de la Grèce se changeait en guerre?

25 mai 2012
canon

Steen Jakobsen, l’économiste en chef de la Saxo Banque vient de soulever le plus sombre des scénarios. Selon lui, la GREXIT (sortie de la Grèce de la Zone Euro) a des chances de se transformer en conflit armé. Il estime même la probabilité d’une guerre à 5%.

Les citoyens grecs ne veulent pas des réformes, mais sans réformes… les effets seront pires. De manifs en soulèvements, de rébellions en révoltes, les attentats et les gestes d’agressions pourraient bien se transformer en guerre civile et en conflit armé continental.

Ce n’est pas par gaieté de coeur que Jakobsen soulève ce point, mais comme économiste, il doit envisager le pire. Une fin brutale de cycle économique peut effectivement aboutir en cataclysme. Ce ne sera que la répétition d’évènements vécus en Europe dans les années 1920 et 1930. Comme aujourd’hui, les gens ont commencé par perdre confiance dans les banques puis dans leurs gouvernements. On a vu de l’hyperinflation et de la déflation. La perte de confiance en la monnaie est devenue un fléau.
L’appauvrissement s’est généralisé en quelques mois. Les préoccupations des familles passèrent de la préservation de leurs actifs à… la survie alimentaire.
Lorsque cela a atteint la classe moyenne, des radicaux affirmèrent leur mécontentement par la violence. La guerre commerciale avec les voisins devient alors, la guerre pure et simple.

Voilà pour le pessimisme. Quant au scénario le plus probable, il n’est pas très intéressant non plus. Jakobsen considère que les politiques d’assouplissements monétaires et du maintien des taux directeurs au plancher sont inefficaces et éventuellement elles conduiront les marchés européens à se «Japoniser». C’est-à-dire que sans le soutien financier implicite de l’Allemagne, l’Europe entrera dans un cercle infernal d’endettement et de déflation. La pression des dettes de la Grèce, de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal fera contagion et va dévaluer les actifs tangibles et les actions.

L’économiste rappelle que l’indice Nikkei de la bourse de Tokyo se situe à 70% de son sommet atteint en 1989.

Voici les 4 scénarios de Jakobsen et leurs probabilités:

La Grèce sort de l’Euro mais, la « fuite en avant » continue. Elle bénéfice de conditions de crédits avantageuses et de plans de relance. L’endettement se creuse de plus en plus = 35%

La Grèce reste dans la zone euro et bénéfice de crédits et d’aides financières importantes, jusqu’à une lente contamination de l’endettement et la Japonisation du continent= 45%

L’Allemagne vient au secours des pays endettés= 15%

Révolutions et déclenchement de la guerre en Europe= 5%

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Par Fabien Major

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