Vente d’ING à Scotia, le consommateur sort perdant

30 août 2012
ing-scotia

La nouvelle n’a surpris personne, mais en déçoit plusieurs. La vente d’ING-Direct à la Scotia pour plus de 3 milliards devra passer comme lettre à la poste auprès des autorités fédérales. Imaginez, c’est à peine plus que les bénéfices de son dernier trimestre à 2,051 milliards $! Il y a toujours des perdants dans ce genre de transaction. Ici, les employés et SURTOUT les consommateurs y perdront au change.

Dans un précédent billet, je soulevais que j’aurais bien vu une autre banque virtuelle prendre la relève, mais faut reconnaître que la plupart n’ont pas le capital requis. Il y avait Manuvie qui est un joueur important du secteur, mais dans ses habitudes d’acquisition, elle achète dans le style «VALEUR». Soit lorsque le prix est fortement déprécié et que les acheteurs sont craintifs. Elle ne participe jamais à des surenchères. Elle s’est donc abstenue.

La crise financière a gonflé les coffres et l’orgueil de nos banques. Les géantes sont devenues des colosses. Elles engrangent les profits à pelletées. ING Direct a réussi un exploit impensable. Elle a gagné le coeur et le porte-monnaie des épargnants canadiens. Son marketing ciblé et intelligent, jumelé à des produits simples à comprendre et à frais modiques, ont permis à ING Canada d’engranger 30 milliards en dépôt et AUTANT en hypothèques.

Elle a fait prendre conscience aux Canadiens que notre vieux modèle bancaire poussiéreux qui «prend plus qu’il ne donne» est désuet. Grâce à Internet, ON PEUT avoir des produits de dépôt 1 à 3 fois plus payants que ceux des vieilles banques chiches! Qu’une des ces vieilles sacoches ACHÈTE ING DIRECT est une insulte à l’intelligence. Ses clients cherchaient justement à se libérer de l’emprise et des frais élevés des banques traditionnelles.

La bouchée de 3,13 milliards que la Banque Scotia vient d’avaler sera sans doute difficile à digérer et prendra 12 à 18 mois. Elle a vu dans ses calculs des économies d’échelle substantielles et jumellera certainement ING-Direct à d’autres entités dont Dundee/Dynamic et Scotia iTrade…En prenant bien soin de supprimer tous les postes qui se dédoublent. Ensuite, question de rentabiliser le «deal» elle diminuera petit à petit les taux formidables que le consommateur (devenu captif) allait chercher chez ING. Si les baisses ne sont pas très significatives ou nulle, l’érosion sera faible. Mais si on offre les mêmes taux que Scotia ACCÉLÉRATION Plus soit 1,2% avec un solde minimum de 5000$, je ne serais pas surpris de voir une fuite massive vers les banques Manuvie, ALLY, ICICI, PC Financial, B2B Banque…

Dans les minutes suivant l’annonce de l’acquisition d’ING Canada par la Scotia, j’ai été vraiment étonné de voir le nombre d’abonnés Twitter à réagir négativement et surtout à chercher IMMÉDIATEMENT des alternatives. Heureusement, il y en a.

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Par Fabien Major

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