Crise immobilière: le Québec serait épargné

17 janvier 2013
Rue St-Paul-Montréal MajorBlog.net © 2013
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Des chercheurs du Laboratoire européen d’anticipation politique (LEAP) se sont montrés alarmants en ce qui concerne les prédictions immobilières pour le Canada. Bien que cela se défende au niveau des arguments, le Québec serait à l’abri de la tempête.

En effet, contrairement à la Colombie-Britannique, l’Alberta, la Saskatchewan, le Manitoba et l’Ontario qui ont vu une augmentation constante de leurs constructions résidentielles depuis 2009, le Québec, a connu, pour sa part, une constante baisse dans la construction de logements individuels et collectifs, pour la même période.

Cette tendance, que d’aucuns pourraient voir comme un manque de dynamisme, semble marquer plutôt un certain équilibre qui aura mis la belle province à l’abri de la crise annoncée. Ailleurs au Canada, les mises en chantier ont fait s’enflammer les prix sous l’effet des spéculations.

Hélène Bégin, économiste au Mouvement Desjardins, résumait récemment la situation immobilière au Québec. Le marché tant au niveau des prix que des mises en chantier, aurait ralenti de manière saine. Ce qui avec une situation de l’emploi plutôt bonne, contribuera à éviter les surévaluations qui sont apparues ailleurs au pays et les problèmes qui s’ensuivront.

Même si la situation de l’emploi devait se dégrader, le nombre de propriétaires endettés serait relativement moindre au Québec qu’ailleurs au Canada, puisque leurs versements hypothécaires sont beaucoup moins importants dans ce contexte que ceux des propriétaires de l’Ontario ou de la Colombie-Britannique. De la même façon, ils seront moins affectés par une élévation des taux hypothécaires.

Et Montréal, plus particulièrement

Dans la mesure où les perspectives immobilières devraient peu évoluer en 2013, on s’attend à ce que la demande suive le ralentissement amorcé en 2012. Les compressions budgétaires mises en place par le gouvernement québécois et le taux de chômage supérieur à la moyenne provinciale devraient inciter les consommateurs à la prudence.

A Montréal et dans les environs, l’immigration et la croissance démographique resteront deux moteurs importants de formation des ménages. De 2006 à 2011, le nombre de résidents s’est accru de 5,2% bien plus que la moyenne provinciale de 4,7%. Les perspectives économiques pourraient aussi être embellies par des investissements importants qui découlent de l’engagement de la Ville d’investir dans les infrastructures, de revitaliser des secteurs sous-exploités et d’encourager le réaménagement urbain, surtout au centre-ville de Montréal.

Toutefois, une croissance du PIB plutôt lente, soit de 2%, pour Montréal en 2013 et un nombre moins important de nouveaux acheteurs à stimuler l’activité immobilière  du fait des nouvelles mesures adoptées par la SCHL, auront un impact sur les prix.

Selon REMAX, le segment des maisons unifamiliales devrait rester stable et celui des copropriétés pourrait évoluer en faveur des acheteurs plus tard dans l’année. De plus en plus attentifs au rapport qualité-prix, plusieurs acheteurs pourraient aussi se tourner vers la banlieue et la périphérie.

En résumé, les prix progresseront peu, soit d’environ 1%. Ce qui portera le prix moyen des habitations à 326 700$ dans le Grand Montréal.

La crise ne devrait donc pas avoir lieu à moins que…

Il va de soi qu’une nouvelle crise économique américaine avec des impacts importants sur l’Europe, serait une donne différente et le Québec ne pourrait s’en sortir exempt. Toutefois, encore une fois, relativisons : la belle province s’en sortira mieux dans tous les cas de figures, selon la plupart des économistes, que ses consœurs du reste du Canada. Comme quoi, parfois il est bon d’être un peu plus allergique au risque. Parfois…

Cet article a été rédigé par Idriss Bouhmouch, directeur des opérations au Québec de Ratehub.ca, le site qui vous permet de comparer les taux hypothécaires.

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