Chypre, les limites de l’indécence

18 mars 2013
chute bourse

Depuis des lunes, Chypre est reconnue comme un paradis fiscal. Dans les définitions de l’OCDE ou du FMI, on identifie généralement un paradis fiscal par un territoire qui répond à ces 4 critères:

  • Des impôts insignifiants ou inexistants ;
  • L’absence de transparence sur le régime fiscal ;
  • L’absence d’échanges de renseignements fiscaux avec d’autres États ;
  • L’absence d’activités substantielles

À part le soleil et la mer, les activités économiques de Chypre se résument à des transactions financières. Les riches citoyens britanniques, africains, chinois, grecs et russes et mêmes des banques étrangères ont pris l’habitude de jouer à la cachette fiscale avec la complicité des politiciens et banquiers de cette oasis méditerranéenne.

blanchimentBien voilà, les banques de Chypre sont au bord de la faillite et son gouvernement a osé quémander l’aide de la communauté européenne. Minute. Pourquoi, aider un pays réputé être un facilitateur de l’évasion fiscale et du blanchiment d’argent pour la mafia russe? Ça n’a évidemment pas de sens de demander aux Français, Allemands, Espagnoles, Belges, Italiens et autres européens de fournir un effort pour sauver ce minuscule système financier parasite.

Justement, ça ne passe pas. À moins que Chypre ne puise dans les coffres de ses «clients et citoyens» privilégiés. L’Eurogroupe a donc signifié qu’une taxe spéciale de 6,75% pour les actifs de moins de 100 000 euros et de 9,9% pour les sommes supérieures servirait de garantie pour un prêt de 10 milliards d’euros. Personnellement, je ne vois pas le scandale. L’odieux serait finalement de prêter à ces États voyous sans condition. En fait, les nouvelles seraient bien plus terribles sans cette taxe. Des banques chypriotes fermeraient purement et simplement en apportant 100% des dépôts des clients.

Si en Asie et en Europe, la secousse boursière a été si vive, c’est qu’on craint un effet de contagion ou pire… le début d’une chasse aux sorcières qui ciblerait les états complaisants aux fraudeurs fiscaux. Même si cela peut entraîner à court terme de la volatilité sur les parquets boursiers, je suis ravi de constater que finalement on serre la vis aux centres off-shore. S’il faut pointer du doigt quelques responsables de la crise financière européenne qui n’en finit plus, les paradis fiscaux méritent bien l’oscar du rôle de soutien.

Au Québec, Chypre rappelle de mauvais souvenirs à de nombreux investisseurs. Themis Papadopoulos et Mario Bright de Triglobal Capital ont floué plus de 250 Québécois avant d’aller se la couler douce sous les chauds rayons de Chypre. En juillet 2008, le syndic Jean Robilliard a tenté sans succès de récupérer 86 millions $ siphonnés par ces arnaqueurs grecs.

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Par Fabien Major

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