Les risques des marchés pour la 2e moitié de 2013

11 août 2013
risques financiers

Que nous réserve le reste de 2013? Plus de la moitié de l’année s’est déjà écoulée. Les principaux gestionnaires de Signature Gestion d’actifs mondiale se sont prêtés à l’exercice. Nous vous retransmettons ici leurs observations et attentes pour les marchés canadiens, américains, européens, asiatiques et sud-américain. Ils s’expriment également sur les préoccupations liées aux intentions de la Fed, aux prix des ressources et des biens de consommation.

risques financiersEric Bushell: « …Pour la première fois depuis environ un an, les marchés des capitaux sont caractérisés par des risques bidirectionnels alors que les interventions cessent pour faire place aux forces intrinsèques des marchés. Les déclarations de la Fed à l’égard du retrait de son programme de détente ont servi à réduire en partie les dislocations suscitées par la forte prise de risques. Les investisseurs sont maintenant rémunérés pour ces risques, les actifs tels que les obligations de société à rendement élevé offrant maintenant de plus forts rendements. Il s’agit donc d’une évolution positive et nous estimons que la majeure partie des dégagements provoqués par les taux américains a déjà eu lieu. Nous tirerons avantage de toute autre perturbation dans les marchés. »

Drummond Brodeur: « …Dans l’ensemble, le regain de vigueur de l’économie américaine suivant cinq années de gestion de crises sera bénéfique pour l’économie mondiale. Nous sommes toutefois moins optimistes à l’égard de la durabilité de la croissance en Europe et au Japon. Les risques de crise systémique que présentent ces deux régions doivent être compris et surveillés. Dans le meilleur des scénarios, l’Europe sera quand même confrontée à plusieurs années de rééquilibrage interne alors que le Japon se lance dans une expérience inédite sur le plan monétaire sans toutefois disposer d’une véritable stratégie de réforme. La Chine, elle aussi, aura son lot de défis à relever alors qu’elle tente le passage d’une économie axée sur la production à une économie axée sur la consommation.
À Signature, nous continuons de cerner et de gérer les risques tout en demeurant à l’affût des occasions de placement souvent suscitées par les périodes de changement et de transition. »

Matthew Strauss: « …Des préoccupations relatives aux bénéfices persistent en dépit de valorisations beaucoup plus raisonnables qu’il y a quelques mois, et même bon marché comparativement à celles des marchés développés. Il convient également de noter que les valorisations varient beaucoup d’une région et d’un secteur à l’autre, les valeurs mobilières des régions et des secteurs les plus troublés se négociant à d’énormes escomptes. Pour assurer une reprise plus durable dans les marchés émergents, nous comptons sur la stabilisation des rendements des bons du Trésor américain, des marchés de titres à revenu fixe émergents et des marchés de change. Nous espérons aussi voir cesser la contraction de la croissance en Chine en particulier, et des exportations des pays émergents en général. Les décisions en matière d’orientation, les réformes structurelles et une plus grande stabilité politique seront d’importants éléments pour déterminer les rendements des marchés boursiers émergents. »

Stéphane Champagne: « …Les dépenses de consommation discrétionnaire aux États-Unis devraient augmenter au deuxième semestre, alors que continuent de s’estomper les effets négatifs du gouffre budgétaire. La stabilité continue du taux d’inflation et l’amélioration du secteur immobilier et de la création d’emplois devraient alimenter cette consommation discrétionnaire. Nous croyons cependant que la consommation au Canada demeurera peu vigoureuse, le revenu disponible des consommateurs étant toujours affecté par les niveaux élevés d’endettement et par la mollesse du secteur immobilier.

En Europe, la consommation demeure fragile. Nous privilégions les marchés du nord de l’Europe et du Royaume-Uni en raison du taux de chômage élevé qui sévit dans les pays du sud de l’Europe. En Russie, la stabilité du secteur pétrolier et les réformes du président Poutine visant à stimuler l’économie profitent aux consommateurs. En Amérique latine, le secteur de la consommation devrait poursuivre sa contraction, le déclin de confiance des consommateurs étant attribuable au retrait des subventions des produits de consommation, à la chute des salaires réels, à la hausse du taux de chômage et à la dépréciation des monnaies par rapport au dollar américain. Nous privilégions les titres de consommation du Mexique et du Chili; la demande de produits de consommation au Brésil devrait demeurer peu vigoureuse au deuxième semestre de l’année.

La consommation en Chine pourrait continuer de se détériorer au deuxième semestre, la transition à la direction du pays s’effectuant plus lentement que prévu et affectant négativement la confiance des consommateurs chinois. Les ventes au détail sont également en baisse en Asie du Sud-est, ces pays devant composer avec une dépréciation des monnaies et avec le pessimisme des consommateurs.
Nous continuons de privilégier les secteurs soutenus par des caractéristiques fondamentales durables, de robustes marques mondiales, une génération de flux de liquidités disponibles et un rendement aux actionnaires alimenté par les rachats d’actions et par les hausses de dividendes. »

Scott Vali: « …Après avoir fortement baissé en 2012, les prix du gaz naturel ont repris le terrain perdu et les stocks correspondent maintenant à la moyenne sur cinq ans. La demande de gaz naturel à des fins de refroidissement a été un peu plus faible que l’an dernier, mais ce ralentissement a été contrebalancé par une production moindre. De nombreux puits sont néanmoins en attente de connexion aux pipelines et d’infrastructures permettant le traitement du gaz. À court terme, la demande de gaz continuera de dépendre de la météo, mais nous croyons que le prix sera plafonné à 5 dollars américains le millier de pieds cubes, et à 4,5 dollars américains à plus long terme lorsque des puits très productifs seront mis en service. Ce prix plus faible sera rendu possible par la baisse continue des coûts de forage et d’établissement de puits grâce au passage au forage sur socle.

La tarification du gaz naturel liquide devra faire l’objet d’une surveillance beaucoup plus étroite, alors que plus de gaz naturels liquides, notamment l’éthane, le propane et le butane, sont mis en marché. La hausse de l’offre exercera des pressions à la baisse sur les prix, la demande en Amérique du Nord étant insuffisante pour l’éponger. Cette situation commence à nuire à la rentabilité des puits de gaz humide, mais pas suffisamment pour provoquer un ralentissement des activités de forage pour le moment. Nous continuons de privilégier les secteurs liés à l’énergie et les sociétés qui augmentent leurs ressources tout en maintenant des taux de rendement attrayants. »

De votre côté? Quelles sont vos grandes préoccupations pour le reste de l’année 2013?

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Par Fabien Major

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