L’ennemi #1 de l’investisseur: L’appât du gain

6 avril 2014
Rolls Royce

Après Vincent Lacroix, voilà qu’Earl Jones vient d’être libéré. Le célèbre arnaqueur qui a prétendu faussement pendant 20 ans être un professionnel de la finance n’a pas hésité à voler ses amis, parents et clients. Au total, 40 millions ont été dérobés.

Je ne veux pas minimiser les dommages et la détresse psychologique qu’il a pu causer à ses victimes, mais son histoire doit absolument nous servir de leçon. Jones était selon ses clients, un agneau. Un personnage doux, affable et extrêmement serviable. Les fraudeurs usent toujours de séduction et sont des manipulateurs forts habiles. Rarement agressifs. Mais, je tiens ce matin à vous rappeler que Jones avait des failles importantes.

D’abord, il n’avait pas de permis de l’AMF ni quelconque titre professionnel comme administrateur agréé, comptable professionnel agréé ou planificateur financier. Il est donc faux de parler de lui comme le conseiller financier Earl Jones. Il n’était qu’un vulgaire imposteur.

Ensuite, Jones exigeait de ses victimes des chèques faits à son nom personnel ou au nom de sa compagnie personnelle. Une autre sonnette d’alarme aurait dû être entendue. JAMAIS un professionnel sérieux qui fait affaire avec des institutions d’envergure ne procéderait ainsi. On ne fait jamais de chèque au nom de l’individu, au nom d’une entreprise non inscrite à l’AMF ou d’une obscure société à numéros.

Dans le doute, on s’abstient

Rolls RoyceEnfin, pour fermer le clapet de ses clients les plus rébarbatifs, Earl Jones avait un argument convaincant. Il offrait des certificats de la RBC à 8 % annuel. Comme la plupart du temps, ce genre de produit garanti n’offre guère plus de 3 %, les investisseurs sont tombés dans le panneau. Il aurait pourtant été très facile d’exiger les prospectus, de téléphoner ou encore de se rendre en personne à la Banque Royale pour vérifier. Évidemment, on ne trouve plus de ces CPG depuis belle lurette. Jones fabriquait de faux relevés.

En y réfléchissant bien, l’appât du gain a été un déclencheur important de la fourberie Jones. 8 % de rendement garanti, c’est finalement 166 % de plus que ce que le marché offrait. Ça n’a pas de sens. Si des situations semblables s’offrent à vous, cherchez sur le web, demandez un deuxième avis à un professionnel inscrit ou appelez à l’AMF mais de grâce VÉRIFIEZ.

Les nouveaux pièges à ours

Malgré les nombreux avertissements, les reportages dans nos pages, les émissions d’enquêtes comme J.E., plusieurs cèdent encore à l’appât du gain. Les attrapes dernier cri se servent de dérivés de stratégies complexes comme le Forex, les options sur lingots d’or ou la monnaie virtuelle pour promettre des gains mirobolants avec un petit 2000 $ de mise. De grâce, oubliez les gains faciles. Il n’y a que des «pertes faciles» et de grandes déceptions. L’investissement nécessite des vérifications, du travail et des contrôles étroits. Mais surtout, les bons gains prennent du temps à se concrétiser et sont souvent proportionnels à votre degré d’implication.

Méfiez-vous

  • Pour un forfait de 2000 $, Karatbars laisse miroiter des gains hebdomadaires de 4500 à 34 000 $
  • Les monnaies virtuelles comme le Bitcoin et le Litecoin ne sont supervisées par aucune banque centrale. Donc, la conversion en dollars canadiens est très hasardeuse.
  • Les «Prime Banks» vous offrent des investissements dits secrets et réservés aux grands banquiers. Ils promettent aussi des rendements farfelus dépassant les 100 % pour un risque NUL.

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Par Fabien Major

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