Le CÉLI: outil d’épargne de la classe moyenne

12 juin 2015
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Dans son premier budget, le ministre canadien des Finances Joe Oliver a annoncé que le plafond annuel de cotisation au CELI passe à 10 000 $. Faut-il s’en offusquer ou s’en réjouir?

D’abord, rappelons que lors de l’élection de 2011, Stephen Harper avait promis cette hausse de limite dès que le budget du fédéral serait équilibré. C’est maintenant un fait et le ministre Oliver ne s’en cache pas.

Le 21 avril dernier, malgré la chute des recettes fiscales provenant du pétrole, les dépenses du pays étaient équivalentes à l’ensemble des revenus. Le budget était équilibré, mais par une avance plus mince que la peau des fesses. Le fédéral a d’ailleurs dû céder ses actions de GM pour 2,7 milliards $ afin de parvenir à ses fins.

N’en doutons pas, tout est minutieusement calculé pour que les annonces tombent à temps dans les cases du calendrier électoral du gouvernement conservateur. Les anti-CELI disent qu’Ottawa a créé un monstre et qu’au bout du compte, ce sont les riches contribuables qui y trouvent un nouvel abri fiscal de choix.

Le directeur parlementaire du budget estime qu’en 2015 les comptes d’épargnes libres d’impôt coûteront 860 millions $ en recettes fiscales au fédéral et 430 millions $ aux provinces. En 2020, ce chiffre aura doublé.

Avant de crier au scandale, il faut rappeler certains points. L’argent qu’on dépose dans le CELI provient de sommes déjà taxées. Tout ce que le maigre plafond permet c’est de pouvoir réaliser quelques gains sans imposition. Parce que franchement, on ne parle pas de centaines de milliers $ ou de millions $ par individu, mais de quelques milliers $ qui ont déjà été lourdement imposés par les rouleaux compresseurs de Revenu Québec et de l’Agence du Revenu du Canada.

Normalement, comme des poupées russes toutes nouvelles sommes engendrées sont imposées, mais ici il y a un petit nanane pour nous rappeler que l’épargne c’est bon pour tous.

Que les citoyens utilisent cette épargne avant de recourir au chômage et l’aide sociale ce n’est pas négligeable non plus. Dans les faits 60 % des utilisateurs du CELI gagnent moins de 60 000 $ par année. C’est donc la classe moyenne qui en bénéficie le plus.

Avec le temps, si jamais le fédéral voulait restreindre l’impact sur les finances publiques, il pourrait simplement appliquer des restrictions de produits et de transactions. Pour éviter que les spéculateurs s’en donnent à cœur joie, les options, les FNB à effets de levier et micro capitalisations hors cote et autres cochonneries pourraient être interdits d’utilisation.

Je serais aussi très à l’aise si ceux qui transigent plus de dix fois l’an perdaient l’exonération fiscale. C’est un véhicule d’épargne et non de spéculation. Et tant qu’à le réformer, pourquoi ne pas réserver le CELI aux placements 100 % canadiens?

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Par Fabien Major

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