En 2016, le risque de change est plus grand!

29 janvier 2016
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La chute récente de plus de 20% de la devise canadienne réjouit les petits et grands exportateurs, mais représente une menace très sérieuse pour les petits investisseurs que nous sommes. En allant en vacance dans le Sud en décembre, on a eu tôt fait de remarquer que ça coûte beaucoup plus cher pour voyager. Et pour cause, en quelques années le huard est passé de la parité à moins de 70 cents. En général, c’est une perte de pouvoir d’achat d’environ 40 % qui s’observe.

Canadian dollarIl y a plusieurs raisons qui expliquent ce recul, mais pour simplifier disons que la baisse du prix de baril de pétrole y est pour beaucoup. De 100 à moins de 30 $ le baril, cela pèse dans l’économie du pays. Il y a donc moins de demandes pour nos ressources. Aussi, notre économie fut techniquement en récession pendant un trimestre en 2015. Alors la Banque du Canada a dû se résigner à abaisser le taux directeur d’intérêt.

Cela a envoyé le signal aux investisseurs étrangers que les placements sûrs seront dorénavant moins payants au Canada. Ainsi la demande pour les placements en devise canadienne a encore diminué et cela réduit davantage la valeur du huard dans les poches de tout un chacun. Lorsque l’économie du pays reprendra du tonus, sa valeur augmentera et causera des effets collatéraux inverses. IL EST LÀ le risque pour 2016.

Pour illustrer le risque de change, je raconte souvent cette histoire;
Monsieur Paul a ouvert un compte de banque à Burlington en décembre 2007. Lorsque le dollar s’échangeait au paire, son dépôt de 1000 $ américains valait 1000 $ canadiens. Lorsqu’il a retiré ses 1000 $ US en février 2008, il a changé ses billets et il s’est retrouvé avec 1200 $ canadiens.

Wow! Durant la période, notre dollar avait chuté de 20 cents. Fier de son coup, deux semaines plus tard monsieur Paul revient à Burlington et dépose 10 000$. Au mois d’août 2011, il y est retourné pour reprendre ses billets. Le dollar canadien valait alors 1.05 $ américain. De retour chez lui, la mâchoire lui est tombée lorsque le caissier de sa banque ne lui a remis que 7 500 $.

Notre devise ayant gagné 25 %, sa perte a été équivalente. Sans même prendre aucun risque, juste en laissant son argent en banque flotter au gré des fluctuations des taux de change, monsieur Paul s’est appauvri.

LES PLACEMENTS EN ACTIONS ÉTRANGÈRES SONT À RISQUE

Notre huard a en effet perdu des plumes depuis 1 an, mais il finira par connaître des mouvements haussiers au fur et à mesure que la demande pour les biens et services canadiens reprendra de la vigueur. C’est là que vos investissements américains et européens dans vos REER, CELI, fonds de pension et autres pourront perdre au change. Assurez-vous donc que les équipes de gestion de vos portefeuilles ont mis en place une stratégie vous protégeant contre les baisses importantes de taux de change. On appelle cette protection « couverture de change » ou « hedging on currency ».

À retenir
• Il faut diversifier ses actifs mondialement
• Le risque de devise n’est pas négligeable
• La volatilité des monnaies est de plus en plus importante
• Exigez des portefeuilles ayant une «couverture de devises»

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Par Fabien Major

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