Les pires raisons pour ne pas cotiser à son REER

24 février 2017
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Le REER entame sa 60e année d’existence au Canada. Bien qu’une majorité de Canadiens (61%) souscrit à un REER ou à un régime de pension quelconque, des irréductibles trouvent cet outil d’épargne inutile, voire nuisible. Voici les 8 mauvaises raisons le plus souvent entendues pour s’empêcher année après année de cotiser à son régime enregistré d’épargne retraite.

1- « Quand on sort ses REER, on doit payer des impôts! » Pas fort comme argument, parce que très souvent si vous n’en prenez pas, votre facture d’impôt sera encore plus élevée dès maintenant. Avant de lancer cette phrase vide, faites-vous l’effort de la calculer? Cette citation lancée à tous les vents, émane certainement de rares cas, où la journée de leur retraite des investisseurs ont demandé le rachat TOTAL de toutes leurs économies en REER. J’ai d’ailleurs déjà été témoin de la déception d’une dame de 65 ans qui a demandé à sa conseillère à la caisse de virer tout le solde de son REER dans son compte chèque. Du 100 000 à l’origine, elle n’en a reçu que 69 000$.  On a ici deux gaffes pour le prix d’une.  D’abord la cliente ne s’est pas donné la peine d’évaluer les conséquences de son geste et deuxièmement, l’employée qui a obtempéré n’avait certainement pas les compétences requises. Sauf exception, avant de retirer des REER il faut d’abord les convertir en FERR et les intégrer à un plan de décaissement stratégique visant des revenus réguliers allant au-delà de l’espérance de vie.

2- « Les REER sont comme les CELI, ça ne rapporte presque rien! » Cette affirmation est erronée principalement parce qu’un REER ou un CELI ne sont pas des produits financiers, mais des régimes d’accumulation. S’il existe des produits admissibles REER qui sont peu rentables, il y en a aussi des milliers qui le sont. Deux raisons peuvent expliquer la longévité de ce mensonge, soit que vous ne vous intéressez pas à l’univers des placements OU on ne vous a pas suffisamment informé de vos options.

3- « Mon beau-frère me dit que ce n’est bon à rien les REER! ». Hummm. Je doute que le beau-frère soit toujours fiable. Mais surtout, je crois que c’est impossible que tous les détails de son budget et de ses objectifs de retraite soient identiques aux vôtres. Fait-il le même métier que vous? A-t-il exactement le même revenu? Quel est son niveau de connaissance de l’industrie financière et de la comptabilité? A-t-il un permis de l’AMF? En creusant un peu, la balloune se dessouffle n’est pas?  Le REER convient à une très grande majorité de travailleurs, mais il est très important de vérifier si c’est pertinent dans VOTRE situation.

4- « Il paraît qu’il va avoir une crise économique ou une récession! » Ne me faites pas rigoler. Cette « prévision » revient chaque année comme la marmotte. Et savez-vous quoi? Il y aura encore des banques qui feront des profits, des épiceries, des pharmacies, des restaurants, des magasins de meubles et de vêtements… qui feront des affaires d’or, peu importe le contexte économique. Il est bien possible qu’on doive traverser des récessions, des corrections boursières et des crises financières. Elles font partie des cycles économiques comme les phases de reprises, de croissance, de stabilisation et de surchauffe. À long terme, les salaires, l’inflation et vos REER prendront de la valeur.

5- « Je garde mon argent pour acheter ma première maison. » Si vos revenus excèdent les 35 000$, même si vous souhaitez acheter bientôt votre maison, vous devez épargner dans un REER. Vous économiserez des milliers de dollars en impôts et vous pourrez ensuite profiter du programme RAP pour vous emprunter « à vous-même » la mise de fonds nécessaire. Par exemple; si votre revenu est de 40 000$, et vous placez 10 000$ en REER, vous obtiendrez un retour d’impôt de 2 853$. Une somme que vous pourrez ensuite placer dans un CELI.  Sans effort et sans sacrifier votre rêve, vous obtenez 28,5% de gain immédiat sans risque. Toutes vos économies seront disponibles pour l’achat de votre première résidence.

6- « Les REER c’est une gimmick des banques pour nous soutirer encore plus de frais ». Je ne conteste pas que les institutions bancaires appuient très fort sur le crayon avec des frais de toutes sortes. Avec leurs bénéfices monstrueux de 40 milliards de dollars l’an dernier, on comprend que ce ne sont pas des organismes à but non lucratif.  Le régime enregistré d’épargne retraite est un outil du gouvernement fédéral et est appuyé par les provinces canadiennes. De nombreuses institutions financières AUTRES que les banques peuvent vous en proposer. Il y a les compagnies d’assurance, les cabinets de courtage, les fiducies, les banques virtuelles et les distributeurs de fonds communs et FNB et même Épargne Placements Québec. Attention les CPG comportent des frais bien camouflés. Ils ne sont pas gratuits. Loin de là. Si vous souhaitez diminuer vos frais financiers, vous devez y voir. Ça ne doit pas vous servir d’excuse pour vous empêcher d’épargner.

7- « J’ai assez payé d’impôt dans ma vie, c’est aux gouvernements de me faire vivre à la retraite. » Ne soyez pas étonné par cette dernière citation. Je l’ai entendu très souvent. La pensée magique derrière cette affirmation grotesque est partagée par plus de 10% des travailleurs. Je suis prêt à gager ma dernière chemise flambant neuve que ceux qui se fient ainsi sur l’état pour financer leurs vieux jours n’ont pas la moindre idée de la valeur des versements de retraite des deux paliers de gouvernement. Je vais vous le dire. Pour la sécurité de la vieillesse du fédéral, la pension maximale est de 570,52$ par mois. Quant à la Régie des rentes, à 65 ans votre allocation ne pourra excéder 1092,50$ par mois. Pour un beau total annuel de 19 956,24$.  Le seuil de la pauvreté ou de faibles revenus est établi à 22 720$. Oups. Ce n’est peut-être pas là votre définition d’une retraite confortable!

8- « Je ne prends pas de REER car je préfère acheter des billets de loterie. » Ne riez pas. *32% des Canadiens âgés entre 45 et 64 se fient sur le hasard pour financer leur retraite. Ils espèrent un héritage inattendu ou un gain à la loterie.  Mathématiquement vous avez plus de chance de mourir écrasé par une distributrice automatique ou frappé par un astéroïde que de gagner le gros lot du Lotto Max. C’est triste, mais c’est la réalité, un nombre important de Canadiens croient que la loterie peut remplacer un plan d’investissements rigoureux et un budget familial réaliste basé sur les revenus.

*Sondés par Environics research/ TD Waterhouse en 2011 et Capital One en 2012.

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Par Fabien Major

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