Oil up!

29 juin 2008

Ce matin, les résultats d’un sondage nous apprennent que la préoccupation première des Canadiens est l’énergie et surtout le coût du carburant. Ce qui est étonnant c’est que dans l’échelle des priorités, devant l’environnement, on trouve maintenant le prix de l’essence. Comme nos politiciens veulent se faire réélire, ils vont peut-être commencer à songer à des pansements. Je dois changer de voiture au mois d’août. Évidemment, les véhicules hybrides ou mêmes diesels m’intéressent. Dans chaque concession visitée, les conseillers ne comprennent pas pourquoi le gouvernement Harper vient de scrapper le programme ÉcoAuto. Je vous rappelle que pendant une très courte période, les Canadiens pouvaient espérer une remise sur l’achat ou la location d’un véhicule peu énergivore (jusqu’à 2000$). Les véhicules doivent avoir été achetés entre le 20 mars 2007 et le 31 décembre 2008. Après, niet! Fini! Harper nous dit qu’une baisse de TPS ça fait la job!

Maintenant que l’essence carbure au sommet des préoccupations des Canadiens, je me demande bien ce qu’il va trouver d’opportuniste tout en ménageant ses cowboys-pompistes de Calgary?

Ne nous faisons pas d’illusion, les prix élevés sont là pour rester. Un des plus brillants économistes du pays, Jeff Rubin estime que le prix du litre d’essence devrait encore monter de 75%! En 2007, les ventes d’automobiles ont bondi de 20% en Chine, 30% au Brésil et 60% en Russie. Rien pour le contredire. Et pour ceux qui croient que les réserves pétrolières sont encore au beau fixe et qu’on nous ment volontairement pour mieux nous extorquer, sachez que rien n’est moins certain. Oui, ça déjà été le cas, mais de nouveaux signaux économiques inquiétants ont de quoi surprendre.

Exxon, géant pétrolier américain met en vente ses 2200 stations-service. Raison: Pas assez payant! Elle ne veut plus être détaillant d’essence. Raffineur, c’est suffisant. Les consommateurs essoufflés utilisent de plus en plus leurs cartes de crédit pour payer. Ainsi, la marge bénéficiaire rapetisse. Pis dans le non-dit: les pétrolières vont se tenir loin du grabuge à venir. Les vols d’essence, vandalisme, sabotages… c’est trop difficile à gérer!

Ajouter maintenant le cas des fonds Souverains et le cocktail Molotov est à point. Tous pointent les spéculateurs pour expliquer les hausses spectaculaires des coûts énergétiques et alimentaires. On oublie un détail. Pour spéculer, comme pour le poker, ça prend des informations, une prémisse! On ne fait pas de pari sans tendance de fond ou mieux, sans informations privilégiées. Ces fonds sont au nombre d’une quarantaine dans le monde, contrôlent et gèrent les actifs d’un état. Ils protègent ainsi les richesses naturelles et financières d’un pays. Chaque mouvement de ses fonds est une transaction d’INITIÉS. Rien ne s’achète ou ne se vend sans avoir pris connaissance de secrets d’état. Le premier de ses fonds souverains ou SWF (Sovereign wealth Fund) a été crée au Koweït en 1953. Depuis 6-7 ans, les SWF des pays de l’OPEP multiplient les acquisitions stratégiques en lien avec l’énergie. Les analystes financiers du secteur voient là un indicateur très clair que les réserves mondiales sont en déclin et que la pénurie est à nos portes, 5 ans, tout au plus. C’est l’horizon de placement des fonds.

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Par Fabien Major

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