Le pire temps pour investir dans l’immobilier au Canada, c’est MAINTENANT

23 juin 2011
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Après avoir pris connaissance de cet article, le prochain agent d’immeuble qui vous regardera dans le blanc des yeux aura beaucoup de difficulté à vous convaincre que c’est le meilleur temps pour investir dans l’immobilier!

Le gestionnaire étoile de Fidelity Investments Hugo Lavallée a récemment fait sa mise à jour économique et preuve à l’appui, il nous a démontré que le marché immobilier canadien n’est pas abordable et il est facile de conclure qu’il est nettement surévalué. L’Association canadienne de l’immeuble  a fourni le ratio historique de 1980 à 2010 du prix de revente d’une propriété par rapport au coût d’un loyer… et surprise: LOUER semble maintenant nettement plus avantageux PARTOUT au Canada et dans encore plusieurs villes américaines.

Même si la frénésie immobilière s’est calmé le pompon en 2008, au Canada elle est repartie de plus belle en 2009. Si bien que le ratio flirte maintenant avec 3 écarts type de différence. En observant le graphique, on s’aperçoit aisément que la période comprise entre 1980 à 2004 favorisait généralement les acheteurs, car la différence avec le coût d’un loyer n’était pas toujours significative. Depuis 5 ans, il en va tout autrement. Retenez que les belles histoires de profits mirobolants dans la revente de maison sont presque toujours des récits très récents.

Une vaste étude internationale

Pour renforcer ces données, voyons les conclusions de Demographia.  L’organisme vient de publier sa 7e analyse internationale des coûts de l’accès à la propriété dans les grands marchés de l’Australie, du Canada, de l’Irlande, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni, des États-Unis et de Hong Kong.

Joel Kotkin et son équipe se sont attardés à 325 grandes villes et 82 métropoles de plus d’un million d’habitants. Cette vaste étude fait ressortir que la bulle spéculative immobilière ne s’est pas encore complètement dégonflée. Les attentes démesurées des spéculateurs font toujours le malheur des familles qui ne cherchent rien d’autre qu’un toit.

Comme mesure centrale, Demographia se sert du prix médian des maisons divisé par le revenu annuel médian des ménages. Ce ratio qu’on appelle «médiane multiple» est utilisé fréquemment par les évaluateurs municipaux et recommandé par la Banque Mondiale et les Nations Unies. C’est aussi l’indicateur de choix de la faculté en immobilier de l’Université Harvard. Les détracteurs de l’étude pourront faire valoir que les taux hypothécaires auraient dû être entrés dans le calcul. Cependant, même si les familles choisissent en majorité des taux à long terme, ils varient énormément au cours d’une vie. De petites fluctuations des taux peuvent du coup, éliminer l’accès à la propriété des ménages déjà trop endettés.

Comme balise, on estime que si le prix médian des maisons d’un marché se situe à 3 fois (et moins) le revenu médian des ménages, nous sommes dans un marché «Abordable». À l’opposé un ratio de 5,1 (et +) indique que nous sommes dans un marché «Sévèrement inabordable».

Les villes où l’on étouffe

La récente analyse met en lumière que sur les 82 marchés métropolitains étudiés, 20 se révélaient abordables, 25 modérément inabordables, 13 sérieusement inabordables et 24 sévèrement inabordables. Le marché le plus abordable est celui d’Atlanta. Avec un ratio de 2,3, le coût moyen d’une résidence est maintenant de 129 400$. À l’autre bout du spectre, on y trouve Sydney, Hong Kong et Vancouver! Avec un ratio de 9,5, la métropole de Colombie-Britannique n’est pas la seule ville canadienne à rejoindre la liste des marchés «Sévèrement inabordables ». Toronto avec 5,2 et Montréal avec 5,1 font maintenant leur entrée dans ce palmarès de l’inaccessible.

Demain, vous serez estomaqué de constater comment les Canadiens ont réussi à s’endetter davantage que les Américains! Une légère secousse économique, et le château de cartes s’écroule.

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Par Fabien Major

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