À quand la prochaine correction de la bourse?

28 mai 2014
Bull&Bear

Assisterons-nous bientôt à une bonne correction boursière? Pour y répondre, il faut d’abord définir ce qu’est une correction. Comparativement à  un Krach, la correction est moins violente et soudaine.

La correction est un repli de plus de 20% qui s’étire sur quelques jours et dans certains cas, quelques semaines. Mais l’un n’empêche pas l’autre. On a vu des corrections  aboutir en krach et vice-versa. Mais quand la correction est suivie de replis des cours boursiers séance après séance, on parle de « marché baissier » ou Bear Market. L’ours va hiberner et rentre dans sa tanière.

Bull&BearDans les deux cas, le nombre de vendeurs excède le nombre d’acheteurs et certains en viennent à vouloir vendre à tout prix, entraînant une réaction en chaîne négative. Krach ou correction, les ventes massives sont toujours précédées de hausses boursières continues ou « marchés haussiers » (Bull Market). Dans quelques cas, un secteur en surchauffe se détache du peloton et se transforme en bulle spéculative en propageant une euphorie boursière exubérante. 

Par exemple en 2000, les titres internet, technos et biotechs ont connus des hausses de valeurs spectaculaires et sans rapport avec leurs profitabilités. La frénésie était telle qu’on levait le nez sur les actions d’excellentes entreprises qui ne rapportaient que du 10%. L’éclatement de la bulle techno a engendré un krach au Nasdaq puis une correction qui s’est étendue à l’ensemble des titres boursiers. 

D’une bulle à l’autre

De 2004 à 2008, le marché américain immobilier s’est transformé lui aussi en bulle spéculative. Cette bulle a contaminé les marchés financiers lorsque des prêteurs audacieux ont revendu aux grandes banques des prêts immobiliers à haut risque (papier commercial). Ces dernières ont alors mis en communs ces dettes toxiques pour en faire des produits financiers alléchants pour leurs clients investisseurs. Le résultat a été catastrophique. 

Le creux boursier a été atteint le 9 mars 2009. Le S&P500 valait alors 677 points. Soit, 899 points ou 57% de moins que son sommet de 1576 atteint le 11 octobre 2007. Depuis ce plancher, les grands indices remontent. Nous avons repris tout le terrain perdu et même au-delà (ce n’est pas le cas au Canada).   En ce moment,  le S&P500 oscille autour des 1880 points. C’est formidable quand on le compare au creux de 677 mais ce n’est qu’une hausse de 19,3% par rapport au pic d’il y a 7 ans. Oui, ça fait bien 1277 journées de négociations boursières sans correction (la moyenne historique est de 1105), mais sans véritable surchauffe économique ou enflure d’un secteur particulier.

Il y aura toujours des corrections et des krachs. Cela fait partie intégrante des cycles financiers. Cela permet de sortir des places boursières ceux qui y sont pour les mauvaises raisons. Je crois possible qu’on vive une correction de courte durée, mais je ne crois cependant pas au scénario d’un cycle baissier qui durera de longs mois. Pas tout de suite. Pourquoi? Parce que l’exubérance n’est pas encore présente.

Le ratio cours/bénéfice du S&P500 est à 18, un peu au-dessus de sa moyenne historique de 15,5 mais rien d’exagéré. Surtout rien en comparaison avec l’euphorie de mai 2009. L’indice phare de la bourse américaine se vendait alors 124 fois les bénéfices des actions qui le composaient. Ça, ça méritait une bonne correction.

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Par Fabien Major

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